GPHG 2017 - La meilleure expo de tous les temps ?
Passé, présent et futur de l’horlogerie s’exposent de manière exceptionnelle au MAH de Genève jusqu’au 12 novembre. Visite impérative.
Pour son millésime 2017, l’exposition du Grand Prix d’Horlogerie de Genève innove avec audace et change de dimension. Triple thématique et réalité virtuelle sont mises en scène avec panache dans les salles grandioses du Musée d’Art et d’Histoire, pour le plus grand plaisir d’un public large et hétéroclite qui ne se prive pas de s’approcher des montres au plus près, et de les prendre en photo sous tous les angles. Saluons l’initiative, et la collaboration entre les entités concernées.
Si les invités présents lors des différentes étapes de l’exposition itinérante du GPHG 2017 à Milan, Mexico et Taipei ont pu admirer les 72 montres sélectionnées dans les 12 catégories, ceux de Genève bénéficient de nombreuses plus-values qui valent le détour. Organisatrice du GPHG, la Fondation du GPHG s’est en effet associée à la Fondation de la Haute Horlogerie (qui organise le SIHH) pour animer des ateliers ludiques et pédagogiques, et à la HEAD Genève (Haute école d’art et de design) dont les créations horlogères des étudiants ouvrent le bal à l’entrée du musée. Enfin, le MAH expose, quant à lui, une collection de 25 montres contemporaines, invisibles le reste du temps.
Créations horlogères des étudiants de la HEAD © WorldTempus/Brice Lechevalier
Des montres sans vitrine, une première osée
Que ce soit en boutique, dans les ventes aux enchères ou dans les expositions, rares sont les occasions de pouvoir admirer des montres en dehors des vitrines. Imaginez une longue table sur laquelle reposent les 72 montres, parfaitement éclairées grâce aux immenses baies vitrées du MAH et aux petits projecteurs individuels braqués sur chacune d’elles, à l’air libre. Pas de vitrine, pas de reflet, pas d’obstacle. Il est même possible de les toucher ! Et les visiteurs de tous les âges et de toutes les origines se régalent. Un savant dispositif de fixation avec alarme a été mis au point par l’artisan Xavier Dietlin, auquel s’ajoute comme il se doit un agent de sécurité. Certaines pièces valent plusieurs centaines de milliers de francs ! La police patrouille également régulièrement autour du musée, comme j’ai pu m’en rendre compte le soir de l’inauguration en prenant des photos du bâtiment.
Des montres exposées sans vitrine © WorldTempus/Brice Lechevalier
Apprendre et jouer à l’horloger
Autre initiative rendue possible grâce à la Fondation de la Haute Horlogerie qui possède une grande expérience et une réelle expertise dans la formation aux métiers de l’horlogerie, des ateliers permettent toute la journée de découvrir l’horlogerie et l’intérieur des montres. Deux formateurs enchainent les mini-programmes d’1h30 conçus pour expliquer à 8 personnes installées sur leurs établis d’horloger les rudiments de la langue mécanique. Il s’agit essentiellement de jeunes gens, à la recherche d’une vocation ? Dans une autre salle, la FHH permet également de vivre trois expériences spatio-temporelles en réalité virtuelle, à la fois pédagogiques et ludiques, confortablement assis dans un siège prévu à cet effet, ou debout. Deux espaces y invitent, sous les conseils d’une hôtesse.
Ateliers pour découvrir l'horlogerie et l'intérieur des montres © WorldTempus/Brice Lechevalier
La HEAD en tête
Dans le cadre du partenariat qui lie depuis plusieurs années, le GPHG à la HEAD – Genève, Haute école d’art et de design, les étudiants de la Chaire en Design Horloger mettent en scène leurs projets de diplôme au Musée d’Art et d’Histoire de Genève, qui s’avèrent véritablement bluffants. Pont tendu entre la créativité des futurs professionnels de l’horlogerie et celle des marques établies, cette exposition est une belle récompense pour les diplômés et une vraie opportunité pour l’avenir. Cette volonté commune de renforcer les liens entre la formation des designers et l’univers horloger est nourrie par le directeur de la HEAD, Jean-Pierre Greff, et la directrice du GPHG, Carine Maillard, elle-même membre du comité scientifique de la Chaire en Design Horloger. Le public peut ainsi découvrir sept travaux de Bachelor richement illustrés, à la réalisation particulièrement impressionnante. Qu’il s’agisse d’un nouveau concept de lecture de l’heure pour les enfants, d’un système de compte à rebours sur montre pour dames ou de montres de motards, les projets s’avèrent très aboutis. Pour leur diplôme, les jeunes designers ont non seulement dû réaliser des prototypes impeccables, mais également concevoir une communication visuelle digne de professionnels (catalogues, films, packaging), suivant un cahier des charges précis. Lesquels retrouverons-nous au SIHH ou à Baselworld?
Projet de diplôme d'Iris Gigon © Johann Sauty-Meanwhile
Le berceau de l’horlogerie possède enfin une expo à sa hauteur, intergénérationnelle, malheureusement limitée dans le temps, qui complète magnifiquement l’institution permanente qu’est le Musée Patek Philippe.
Exposition HEAD/GPHG au Musée d’Art et d’Histoire de Genève jusqu’au 12 novembre 2017.
source: Worldtempus.com