Palace
Réserve de marche: 72 h, 21600 alt/h
Palace de Jean Dunand
Imagination, invention, aventure : ce fut un demi-siècle formidable qui a salué l'apparition de l'ère moderne. Tout ou presque y a vu le jour, de l'électricité à la radio et au cinéma, de l'Art nouveau à l'Art déco, de l'automobile à l'aéroplane, du jazz aux gratte-ciel et, enfin, à la montre-bracelet. Ses icônes et héros se nommaient Jules Verne, Rudolph Valentino, les frères Wright, Bix Beiderbecke. La dernière et la plus audacieuse création de Jean Dunand est un hommage à cette période extraordinaire.
La philosophie de la maison est tout entière contenue dans cette montre unique, la Palace. Ainsi que le souligne Thierry Oulevay, directeur de Jean Dunand, « la principale source d'inspiration de la Palace réside dans la transformation culturelle et sociale de la civilisation occidentale au cours d'une période de 50 ans, qui s'étend entre les années 1880 et 1930. » Pour situer cette période dans son contexte historique, son nom provient du Crystal Palace de Londres, la construction architecturale qui a précédé et annoncé cette ère nouvelle. Edifié pour l'Exposition universelle de 1851, ce bâtiment partageait d'essentielles caractéristiques esthétiques avec la réalisation phare de cette époque, la Tour Eiffel.
C'était une époque dominée par la mécanique, alors que les hommes, les fonderies, la vapeur et le sang-froid accomplissaient les tâches aujourd'hui dévolues à l'électronique et à l'informatique. La Palace illustre cette industrialisation implacable, à peine tempérée par l'amusante alternative incarnée par le gendre littéraire du steam punk, l'univers créé par Fritz Lang dans Metropolis, les vis, les écrous, les rouages et les pistons des trains et des sous-marins. Si cette apparence n'appartient à aucune autre période de l'histoire, le mouvement de la Palace repousse pourtant les frontières des complications modernes.
Dans les ateliers de Christophe Claret, un calibre a vu le jour, qui allie les fonctions les plus modernes à une conception architecturale inspirée par un passé désormais séculaire. Il transcende le simple aspect « rétro » car il en nourrit le style d'une substance inédite. Le cœur de la Palace à remontage manuel bat au rythme d'un tourbillon volant une minute, situé à 6 heures, qui oscille à une fréquence de 3 Hertz. Il est surmonté d'aiguilles squelettes pour les heures et les minutes, d'une grande aiguille de chronographe, ainsi que d'un compteur 60 minutes en verre saphir. Deux échelles verticales sont disposées de part et d'autre du tourbillon volant, la première, à droite, indique la réserve de marche de 72 heures alors que la seconde, à gauche, représente une indication GMT linéaire.
La Palace affiche en effet l'heure du second fuseau horaire par 12 indications horaires portées de chaque côté d'un anneau ovale. Sa forme évoque le tracé du légendaire circuit de course « Milwaukee Mile », qui accueillit sa première compétition automobile en 1903 et fut le théâtre de combats épiques entre les premiers géants du sport automobile, à l'instar de Ralph DePalma et Barney Oldfield. La flèche de l'indication est fixée sur un disque qui fait écho à celui de la réserve de marche. Lorsque le disque parvient à l'extrémité de sa course, au point le plus bas, il pivote de 180 degrés et revient instantanément au point le plus haut. Il redescend alors au fil de temps, la flèche étant dès lors positionnée sur l'autre côté de l'échelle. Le réglage de l'indicateur du second fuseau horaire s'effectue par sauts d'une heure à l'aide du correcteur d'avance GMT situé entre les cornes à 6 heures.
Dans un hommage rendu aux Temps Modernes, l'impérissable chef-d'œuvre de Charlie Chaplin, certains éléments visuels de la Palace portent l'empreinte indélébile de la révolution industrielle : les ponts et les roues visibles à travers le fond transparent ont tous été traités dans l'esprit de l'époque. Quant au mécanisme de remontage unique, il s'impose de manière frappante sur le visage de la montre.
Le remontoir transmet sa force au barillet par l'entremise d'une chaîne à la dimension microscopique, confectionnée dans un raffinement absolu et dessinée selon Thierry Oulevay « pour évoquer l'entraînement à chaîne des anciennes motos Indian et Vincent. Elle possède même un minuscule tendeur. »
Destinées à assurer la stabilité du mouvement, les platines sont munies de rainures qui suggèrent les renforts apportés à une construction en fonte massive. Elles sont séparées et supportées par dix minuscules piliers visibles à travers la fenêtre en verre bombé sur le flanc du boîtier. D'autres éléments – coulés, usinés, gravés – rappellent les croisillons métalliques omniprésents sur les ponts bâtis à cette époque ainsi que sur la Tour Eiffel. L'édifice emblématique de la ville lumière a également inspiré le profil de la Palace car ses arches sont parfaitement inspirées de celles qui composent la base de la célèbre construction du Champ-de-Mars.
La Palace est si complexe et riche en détails que chaque garde-temps sera accompagné d'une loupe afin de permettre à son propriétaire de l'étudier en toute quiétude. Ses nombreux traits et secrets se révèleront de manière furtive au fil des années et l'observateur ne cessera de s'émerveiller des nouvelles découvertes qui récompenseront chacun de ses minutieux examens. Une telle profusion de fonctions, formes et détails requiert un cadre digne d'un achèvement aussi prodigieux : avec une longueur de 38 mm et une largeur de 36 mm, le mouvement est plus grand que la plupart des montres entières, de sorte que le majestueux boîtier adopte les généreuses dimensions de 48 mm par 49 mm, l'ampleur requise par un palais.
Jean Dunand existe pour donner vie à des garde-temps exceptionnels. Avec la Palace, la manufacture présente une nouvelle conception d'un chronographe mono-poussoir, complété d'une fonction GMT et d'un tourbillon volant. Et, comme il se doit, l'époque qui a inspiré la Palace possède une signification personnelle pour Jean Dunand : la montre illustre les décennies au cours desquelles s'est presque exclusivement déroulée l'existence du maître-artisan qui a donné son nom à la maison.