Chronographe rattrapante

Référence 2941. Chronographe mono-poussoir rattrapante avec compteur de minutes instantané.

Deuxième chapitre du duo Gaël Petermann & Florian Bédat. Un monument de mécanique fine (339 composants) dans une esthétique unique, travaillée, un pont entre l’horlogerie classique et l’esprit contemporain.

Le boitier, en platine, a été entièrement recomposé, restructuré, avec cornes rapportées à redent, classique et élégante dans ses finitions et sa taille (38,6 millimètres), mais résolument actuel dans sa logique et son design. Une authentique oeuvre du XXIe siècle, dont chaque détail affirme l’origine : taillée sur des machines à commande numérique, avec l’intention, mise en oeuvre par le designer Barth Nussbaumer (Barth.studio), de « tirer le meilleur parti des possibilités techniques».

Le cadran est lui aussi tout en subtilité, riches de matières de terminaisons. Il reprend la signature de la première création de Gaël Petermann & Florian Bédat (Référence 1967), reconnaissable à sa structure semi-ouverte, soulignant avec force et évidence la tension entre technique et esthétique qui sous-tend toute la conception de la 2941.

Pour Gaël Petermann & Florian Bédat, la complexité n’est jamais une fin en soi. Et pourtant. Leur 2941 est un achèvement en soi, dont le niveau de complexité dépasse largement la conception d’un chronographe traditionnel et qui place le petit atelier artisanal de Renens sur les traces des manufactures de prestige, de Genève ou de Glashütte.

Au chronographe à colonnes de base, les deux horlogers ont ajouté une fonction rattrapante, permettant de mesurer deux temps en parallèle. Une fonction particulièrement exigeante en termes de conception, d’exécution et de réglage. Sur la 2941, la réalisation est encore poussée un cran plus loin, avec une sécurité supplémentaire rendant impossible toute erreur de manipulation au moment de la mise à zéro.

Un autre joyau mécanique a été ajouté pour parfaire l’ensemble: un compteur de minute instantané. Une complication qui nécessite une grande dextérité, rare, réservée aux pièces de collection. Une complication introduite dans la montre-bracelet il y a une trentaine d’années par l’allemand Lange & Söhne. Une complication incontournable depuis toujours pour Gaël Petermann & Florian Bédat, qui s’étaient fait cette promesse: «Si nous réalisons un jour notre chronographe, il devra avoir un compteur de minute instantané.»

Un autre élément était non-négociable, le chronographe devait être monopoussoir. Avant tout une question d’équilibre esthétique, expliquent les horlogers, qui ne voulaient pas surcharger le boitier avec deux poussoirs supplémentaires à droite.

Sur cette base conceptuelle, tous les éléments ont été mis en place en recherchant l’équilibre entre technique et esthétique. La fonction rattrapante, par exemple, a été placée côté cadran, avec deux avantages: une meilleure fiabilité mécanique et la possibilité de placer librement le poussoir de rattrapante sur la carrure— en l’occurrence, il a été placé à 10 heures.

La recherche esthétique transparait plus nettement encore sur l’architecture du mouvement, visible par le fond ouvert. Gaël Petermann & Florian Bédat ont été les chefs d’orchestre d’une symphonie à huit mains, écrite composant par composant, à force d’échanges avec le constructeur et le designer. Avec une idée fixe: rendre la haute technicité visible, mais sans surcharger la composition.

Les deux horlogers sont partis de leur point de référence: la montre de poche. Tout le défi était de rendre la richesse des finitions et les respirations entre les ponts et les fonctions, que la montre de poche permet d’obtenir, mais dans le format réduit de la montre bracelet. Un soin particulier a été porté à retrouver cet esprit, en mettant en lumière certaines fonctions, par le design des ressorts et des bascules, par les contrastes satinés et polis bloqués, et en masquant certaines autres sous les ponts.

Le résultat est à la fois lyrique et contenu, riche et lisible. La rigueur allemande avec une touche d’esprit latin.

Un dernier point encore: référence 2941. Ce nombre est savant, il est là pour une raison très précise, évidemment, et pour savoir ce qu’il signifie… il suffit de deviner, parce que les horlogers, fins de mains et d’esprit, ont préféré ne rien dire.